Interview d’une psychologue clinicienne au Centre médico-psychologique de Compoint Infanto-juvénile
Le métier de psychologue clinicien au CMP en quelques mots :
Le psychologue intervient dans la prise en charge d’enfants qui nécessitent un soin psychique, comme par exemple auprès d’enfants qui éprouvent des difficultés d’apprentissage, des troubles psychomoteurs, du langage ou des troubles du comportement, en famille ou à l’école. Le psychologue accompagne à la résolution de ces troubles afin de lui faciliter ses relations avec son environnement, scolaire, social et familial.
Le psychologue en institution intervient dans divers niveaux du soin, et au sein d’une équipe pluridisciplinaire composée en général de plusieurs professionnels (médecins pédopsychiatres, médecins, psychologues, psychomotriciens, psychopédagogues, orthophonistes, éducateurs, assistants de service social…) sous la responsabilité d’un médecin. Son travail clinique peut s’exercer en tant que consultant, c’est-à-dire référent du parcours de soin, en tant que thérapeute à travers des thérapies individuelles ou de groupes. Le travail institutionnel, le bilan psychologique et la formation, l’information, la recherche, font aussi parties de ses missions.
Le public rencontré :
Nous recevons des enfants de quelques mois à 18 ans. Le CMP est sectorisé. Nous accueillons tout type de public nécessitant une écoute de leur souffrance psychique. Il est juste nécessaire que les familles en face la demande et non les institutions.
Le CMP reçoit une demande des parents. Nous recevons très peu de jeunes seuls. Dans tous les cas, nous sommes dans l’obligation de recevoir les parents en tant que jeune mineur.
Lors d’un premier rendez-vous avec un médecin, la famille est amenée à s’exprimer sur l’origine de la démarche et les difficultés rencontrées.
À la suite de ce premier rendez-vous, d’autres entretiens, d’autres bilans peuvent être conseillés (examen psychologique, bilans orthophonique, psychomoteur, pédagogique, ergothérapie, éducatif, ou pédiatrique).
Sur cette base, les différents professionnels du CMP se réunissent pour évoquer un diagnostic et proposer une prise en charge thérapeutique adaptée comme une accompagnement psychologique individuelle avec l’enfant ou l’adolescent, associée éventuellement à des entretiens avec le ou les parents.
De toute façon, le travail se fait au niveau de la famille et du jeune, partant du principe qu’un enfant n’existe pas seul et qu’il est le fruit de son environnement.
Le partenariat professionnel :
Nous travaillons en partenariat avec des professionnels du champ de l’enfance et de l’adolescence, comme les collèges et les lycées, mais aussi de plus en plus avec les hôpitaux.
Les situations qui amèneraient à orienter vers une médiation :
Lorsqu’en pédopsychiatrie nous n’avons plus accès au couple parental, car il est submergé par les conflits du couple, alors nous orientons les parents en médiation. Les couples adressés sont en difficultés de communication ou coincés dans un conflit qui nécessite une prise de conscience des conséquences de cette crise.
Le conflit est le point d’entrée en médiation familiale, ainsi que toutes ses conséquences sur le couple parental : une rupture de communication, une incapacité à s’entendre ou se comprendre, des difficultés autour de l’éducation des enfants ….
La médiation s’inscrit dans un travail bref, dans l’ici et maintenant, pour pouvoir désamorcer une souffrance trop forte dans le fonctionnement du couple parental, permettant d’alléger la pression sur l’enfant et d’apaiser la souffrance des parents.
La difficulté que nous rencontrons au CMP, pour adresser des couples en médiation, est d’arriver à leur transmettre la différence d’approche et aussi sa complémentarité avec notre travail. Nous mettons alors en avant le besoin que le couple a de se penser en dehors du lieu de l’enfant et la nécessité de ce travail. La médiation a une vocation d’accompagnement qui est rassurante pour le couple parentale en adressant des points concrets comme leur difficulté de communication ou comment gérer une séparation par exemple. Ainsi le couple parental identifie un lieu à lui, sans les enfants, au sein duquel les parents peuvent s’exprimer librement, et en toute sécurité, car accompagné du médiateur.
Comment la médiation agit sur le suivi en thérapie au sein du CMP ?
Ce que nous mettons en œuvre, c’est un temps pour la thérapie de la famille et un temps pour la médiation.
Pendant le temps de la médiation, nous travaillons alors au CMP des questions autour de l’enfant et de sa place dans la dynamique familiale. Le jeune a alors un suivi individuel et le consultant continue son travail de lien pluridisciplinaire et multifonctionnel en lien entre autre, avec l’équipe de médiation.
La médiation va permettre un apaisement du conflit au sein de la famille, une amélioration de la communication parentale et enfin, une respiration des enfants en le dissociant des problèmes de leurs parents, et en leur permettant de se centrer sur leurs difficultés, leurs souffrances. Pour nous, cela nous permet d’accéder plus facilement à l’enfant, de mieux travailler avec lui dans l’espace thérapeutique et que la place de chacun au sein de la famille puisse plus simplement se poser.
Publié le : 27 octobre 2022
Une psychologue au CMP nous parle de son métier
Interview d’une psychologue clinicienne au Centre médico-psychologique de Compoint Infanto-juvénile
Le métier de psychologue clinicien au CMP en quelques mots :
Le psychologue intervient dans la prise en charge d’enfants qui nécessitent un soin psychique, comme par exemple auprès d’enfants qui éprouvent des difficultés d’apprentissage, des troubles psychomoteurs, du langage ou des troubles du comportement, en famille ou à l’école. Le psychologue accompagne à la résolution de ces troubles afin de lui faciliter ses relations avec son environnement, scolaire, social et familial.
Le psychologue en institution intervient dans divers niveaux du soin, et au sein d’une équipe pluridisciplinaire composée en général de plusieurs professionnels (médecins pédopsychiatres, médecins, psychologues, psychomotriciens, psychopédagogues, orthophonistes, éducateurs, assistants de service social…) sous la responsabilité d’un médecin. Son travail clinique peut s’exercer en tant que consultant, c’est-à-dire référent du parcours de soin, en tant que thérapeute à travers des thérapies individuelles ou de groupes. Le travail institutionnel, le bilan psychologique et la formation, l’information, la recherche, font aussi parties de ses missions.
Le public rencontré :
Nous recevons des enfants de quelques mois à 18 ans. Le CMP est sectorisé. Nous accueillons tout type de public nécessitant une écoute de leur souffrance psychique. Il est juste nécessaire que les familles en face la demande et non les institutions.
Le CMP reçoit une demande des parents. Nous recevons très peu de jeunes seuls. Dans tous les cas, nous sommes dans l’obligation de recevoir les parents en tant que jeune mineur.
Lors d’un premier rendez-vous avec un médecin, la famille est amenée à s’exprimer sur l’origine de la démarche et les difficultés rencontrées.
À la suite de ce premier rendez-vous, d’autres entretiens, d’autres bilans peuvent être conseillés (examen psychologique, bilans orthophonique, psychomoteur, pédagogique, ergothérapie, éducatif, ou pédiatrique).
Sur cette base, les différents professionnels du CMP se réunissent pour évoquer un diagnostic et proposer une prise en charge thérapeutique adaptée comme une accompagnement psychologique individuelle avec l’enfant ou l’adolescent, associée éventuellement à des entretiens avec le ou les parents.
De toute façon, le travail se fait au niveau de la famille et du jeune, partant du principe qu’un enfant n’existe pas seul et qu’il est le fruit de son environnement.
Le partenariat professionnel :
Nous travaillons en partenariat avec des professionnels du champ de l’enfance et de l’adolescence, comme les collèges et les lycées, mais aussi de plus en plus avec les hôpitaux.
Les situations qui amèneraient à orienter vers une médiation :
Lorsqu’en pédopsychiatrie nous n’avons plus accès au couple parental, car il est submergé par les conflits du couple, alors nous orientons les parents en médiation. Les couples adressés sont en difficultés de communication ou coincés dans un conflit qui nécessite une prise de conscience des conséquences de cette crise.
Le conflit est le point d’entrée en médiation familiale, ainsi que toutes ses conséquences sur le couple parental : une rupture de communication, une incapacité à s’entendre ou se comprendre, des difficultés autour de l’éducation des enfants ….
La médiation s’inscrit dans un travail bref, dans l’ici et maintenant, pour pouvoir désamorcer une souffrance trop forte dans le fonctionnement du couple parental, permettant d’alléger la pression sur l’enfant et d’apaiser la souffrance des parents.
La difficulté que nous rencontrons au CMP, pour adresser des couples en médiation, est d’arriver à leur transmettre la différence d’approche et aussi sa complémentarité avec notre travail. Nous mettons alors en avant le besoin que le couple a de se penser en dehors du lieu de l’enfant et la nécessité de ce travail. La médiation a une vocation d’accompagnement qui est rassurante pour le couple parentale en adressant des points concrets comme leur difficulté de communication ou comment gérer une séparation par exemple. Ainsi le couple parental identifie un lieu à lui, sans les enfants, au sein duquel les parents peuvent s’exprimer librement, et en toute sécurité, car accompagné du médiateur.
Comment la médiation agit sur le suivi en thérapie au sein du CMP ?
Ce que nous mettons en œuvre, c’est un temps pour la thérapie de la famille et un temps pour la médiation.
Pendant le temps de la médiation, nous travaillons alors au CMP des questions autour de l’enfant et de sa place dans la dynamique familiale. Le jeune a alors un suivi individuel et le consultant continue son travail de lien pluridisciplinaire et multifonctionnel en lien entre autre, avec l’équipe de médiation.
La médiation va permettre un apaisement du conflit au sein de la famille, une amélioration de la communication parentale et enfin, une respiration des enfants en le dissociant des problèmes de leurs parents, et en leur permettant de se centrer sur leurs difficultés, leurs souffrances. Pour nous, cela nous permet d’accéder plus facilement à l’enfant, de mieux travailler avec lui dans l’espace thérapeutique et que la place de chacun au sein de la famille puisse plus simplement se poser.
Catégorie : Interviews