Interview d’Aude FELICETTI – Travailleur social à la CAF 77, Service des Interventions Territoriales et Sociales – Territoire Nord
Le métier de travailleur social à la CAF en quelques mots :
Mon activité en tant que travailleur social à la CAF consiste essentiellement à accompagner des familles allocataires qui font face à un événement fragilisant. Quand on évoque un évènement fragilisant on fait référence, par exemple, à la séparation, au décès d’un conjoint ou d’un enfant, au handicap d’un enfant ou encore à la situation d’un parent seul, de moins de 35 ans, en insertion sociale ou professionnelle.
Nous organisons aussi des actions collectives comme des groupes de paroles « Parents après la séparation », des ateliers de coparentalité, des réunions d’information sur les modes d’accueil auprès des parents seuls afin de favoriser leur insertion etc. Enfin, nous travaillons également avec les partenaires locaux, en particulier les communes pour le développement d’actions, de services ou d’équipements au bénéfice des familles du territoire.
Comment procédez-vous ? Et quelles sont les situations les plus souvent rencontrées dans le cadre des accompagnements individuels autour des séparations ?
La CAF envoie systématiquement à la famille ayant déclaré une des situations évoquées précédemment, un courrier l’informant de la mise à disposition d’un travailleur social pour l’accompagner.
La famille est ensuite libre de nous contacter ou non. Si la famille ne se manifeste pas, nous essayons de la joindre par téléphone ou par mail pour s’assurer qu’elle a bien prêté attention à la proposition de rencontre. Nous pouvons aussi être amenés à la contacter directement lorsqu’il s’agit d’une situation orientée par un partenaire. Nous nous mettons à leur disposition. Chaque situation est unique et de ce fait nous partons des besoins et des demandes des familles pour adapter nos accompagnements. Ainsi, la relation d’aide aux familles, dans le cadre d’un contrat d’engagement réciproque, peut être constituée de temps plus ou moins longs, pouvant durer plusieurs mois. L’accompagnement, formalisé dans ce contrat, consiste à définir les démarches à effectuer et les objectifs visés sont convenus avec la famille puis planifiés dans un calendrier.
Dans le cadre des séparations, les besoins les plus récurrents portent souvent sur les démarches à engager, la nouvelle organisation familiale à construire et les relations avec l’autre parent. Il en résulte de nombreuses questions, notamment : comment conserver le lien avec l’autre parent dans le contexte de la séparation ? Comment aborder la question de la pension alimentaire ? Comment se mettre d’accord sur une convention parentale ?
Nous prenons le temps d’écouter les familles que nous accueillons car elles vivent un évènement qui souvent bouleverse leur vie et leur demande un certain temps pour trouver de nouveaux repères afin de se reconstruire.
Le partenariat professionnel :
Nous abordons avec les familles tous les sujets du quotidien (la parentalité, les droits, la vie sociale, le budget, l’insertion etc.) et nous travaillons en lien avec de nombreux partenaires en fonction des besoins des familles. Nous sommes fréquemment en contact et nous orientons les personnes accompagnées vers les associations, notamment la médiation familiale, les Lieux d’Accueil Enfants Parents, la Maison des Solidarités, les services sociaux communaux, les centres sociaux… Nous avons également des collaborations en interne avec d’autres services CAF tels que l’ARIPA (l’Agence de Recouvrement des Impayés de Pensions Alimentaires), l’Accueil (nous pouvons être amenés à fixer un rendez-vous entre l’allocataire et un technicien-conseil afin d’obtenir une explication plus précise sur ses droits) et certains services plus spécifiques comme le Contentieux, par exemple.
Les situations rencontrées le plus souvent
Les situations les plus fréquemment rencontrées sont celles des familles vivant une séparation/un divorce et la monoparentalité.
Pourquoi la médiation familiale ?
La médiation familiale offre un espace de parole neutre qui contribue à restaurer la communication dans la famille avec pour objectif principal le bien-être des enfants.
Quand nous orientons les familles vers la médiation familiale, la plupart d’entre elles ne connaissent pas le service.
Un point bloquant fait souvent surface, celui d’un des deux parents qui ne souhaite pas participer à la médiation familiale. Notre travail consiste alors à rassurer les parents sur les aspects positifs d’une telle démarche en leur expliquant ce qu’est la médiation familiale, en leur communiquant les coordonnées des services ainsi que les plaquettes des associations. Cette approche est indispensable et les retours qui en découlent sont majoritairement positifs.
Nous avons observé que nous pouvions orienter toutes les familles vers la médiation familiale et non pas uniquement celles qui font face à une séparation. En effet, la médiation familiale est également un levier pour les familles vivant un deuil, le handicap d’un enfant ou tout évènement fragilisant. L’objectif étant que les difficultés et l’affect puissent être exprimés lors d’un entretien avec un médiateur qui mettra tout en œuvre pour favoriser la communication afin de maintenir des liens familiaux.
Publié le : 17 octobre 2022
Une travailleuse sociale nous parle de son métier
Interview d’Aude FELICETTI – Travailleur social à la CAF 77, Service des Interventions Territoriales et Sociales – Territoire Nord
Le métier de travailleur social à la CAF en quelques mots :
Mon activité en tant que travailleur social à la CAF consiste essentiellement à accompagner des familles allocataires qui font face à un événement fragilisant. Quand on évoque un évènement fragilisant on fait référence, par exemple, à la séparation, au décès d’un conjoint ou d’un enfant, au handicap d’un enfant ou encore à la situation d’un parent seul, de moins de 35 ans, en insertion sociale ou professionnelle.
Nous organisons aussi des actions collectives comme des groupes de paroles « Parents après la séparation », des ateliers de coparentalité, des réunions d’information sur les modes d’accueil auprès des parents seuls afin de favoriser leur insertion etc. Enfin, nous travaillons également avec les partenaires locaux, en particulier les communes pour le développement d’actions, de services ou d’équipements au bénéfice des familles du territoire.
Comment procédez-vous ? Et quelles sont les situations les plus souvent rencontrées dans le cadre des accompagnements individuels autour des séparations ?
La CAF envoie systématiquement à la famille ayant déclaré une des situations évoquées précédemment, un courrier l’informant de la mise à disposition d’un travailleur social pour l’accompagner.
La famille est ensuite libre de nous contacter ou non. Si la famille ne se manifeste pas, nous essayons de la joindre par téléphone ou par mail pour s’assurer qu’elle a bien prêté attention à la proposition de rencontre. Nous pouvons aussi être amenés à la contacter directement lorsqu’il s’agit d’une situation orientée par un partenaire. Nous nous mettons à leur disposition. Chaque situation est unique et de ce fait nous partons des besoins et des demandes des familles pour adapter nos accompagnements. Ainsi, la relation d’aide aux familles, dans le cadre d’un contrat d’engagement réciproque, peut être constituée de temps plus ou moins longs, pouvant durer plusieurs mois. L’accompagnement, formalisé dans ce contrat, consiste à définir les démarches à effectuer et les objectifs visés sont convenus avec la famille puis planifiés dans un calendrier.
Dans le cadre des séparations, les besoins les plus récurrents portent souvent sur les démarches à engager, la nouvelle organisation familiale à construire et les relations avec l’autre parent. Il en résulte de nombreuses questions, notamment : comment conserver le lien avec l’autre parent dans le contexte de la séparation ? Comment aborder la question de la pension alimentaire ? Comment se mettre d’accord sur une convention parentale ?
Nous prenons le temps d’écouter les familles que nous accueillons car elles vivent un évènement qui souvent bouleverse leur vie et leur demande un certain temps pour trouver de nouveaux repères afin de se reconstruire.
Le partenariat professionnel :
Nous abordons avec les familles tous les sujets du quotidien (la parentalité, les droits, la vie sociale, le budget, l’insertion etc.) et nous travaillons en lien avec de nombreux partenaires en fonction des besoins des familles. Nous sommes fréquemment en contact et nous orientons les personnes accompagnées vers les associations, notamment la médiation familiale, les Lieux d’Accueil Enfants Parents, la Maison des Solidarités, les services sociaux communaux, les centres sociaux… Nous avons également des collaborations en interne avec d’autres services CAF tels que l’ARIPA (l’Agence de Recouvrement des Impayés de Pensions Alimentaires), l’Accueil (nous pouvons être amenés à fixer un rendez-vous entre l’allocataire et un technicien-conseil afin d’obtenir une explication plus précise sur ses droits) et certains services plus spécifiques comme le Contentieux, par exemple.
Les situations rencontrées le plus souvent
Les situations les plus fréquemment rencontrées sont celles des familles vivant une séparation/un divorce et la monoparentalité.
Pourquoi la médiation familiale ?
La médiation familiale offre un espace de parole neutre qui contribue à restaurer la communication dans la famille avec pour objectif principal le bien-être des enfants.
Quand nous orientons les familles vers la médiation familiale, la plupart d’entre elles ne connaissent pas le service.
Un point bloquant fait souvent surface, celui d’un des deux parents qui ne souhaite pas participer à la médiation familiale. Notre travail consiste alors à rassurer les parents sur les aspects positifs d’une telle démarche en leur expliquant ce qu’est la médiation familiale, en leur communiquant les coordonnées des services ainsi que les plaquettes des associations. Cette approche est indispensable et les retours qui en découlent sont majoritairement positifs.
Nous avons observé que nous pouvions orienter toutes les familles vers la médiation familiale et non pas uniquement celles qui font face à une séparation. En effet, la médiation familiale est également un levier pour les familles vivant un deuil, le handicap d’un enfant ou tout évènement fragilisant. L’objectif étant que les difficultés et l’affect puissent être exprimés lors d’un entretien avec un médiateur qui mettra tout en œuvre pour favoriser la communication afin de maintenir des liens familiaux.
Catégorie : Interviews